La RDC fait actuellement face à un manque criant d’avions. Une situation qui perturbe sérieusement les liaisons aériennes à l’intérieur du pays. Cette situation est due au fait que les deux compagnies d’aviation encore plus ou moins actives, Congo Airways et Compagnie africaine d’aviation (CAA), ne disposent pas d’aéronefs en nombre suffisant.
Il s’ensuit que plusieurs vols sont soit reportés soit tout simplement annulés, causant ainsi beaucoup de désagréments aux nombreux voyageurs qui se sont acheté leurs billets et ont réservé leurs places.
Pour faire face à cette crise, et en attendant des solutions définitives, le gouvernement a recouru à la compagnie aérienne angolaise, TAG. Selon des sources dignes de foi proches de l’Autorité de l’aviation civile (AAC), cette société a accepté d’intervenir sur certaines lignes en effectuant des rotations journalières le dimanche seulement. Difficile de savoir si cette solution palliative va résoudre tant soit peu les graves perturbations observées actuellement.
Il est vraiment regrettable que nous en arrivions à de tels désagréments alors qu’il y a des années la RDC disposait d’une flotte aérienne parmi les plus florissantes de l’Afrique. Depuis que l’ex-Air Zaïre a mis la clé sous le paillasson depuis plus de 20 ans, le gouvernement n’a rien fait pour pallier cette situation.
Malheureusement, en lieu et place de ressusciter ladite compagnie, l’Etat a préféré créer Congo Airways, une entreprise aux contours flous. Moins de dix ans après, elle est dans une situation inconfortable qui ne lui permet pas de satisfaire la demande de ses nombreux clients. Il y a même des coins du pays qu’elle ne dessert pas par manque d’aéronefs.
Pour Air Zaïre, les autorités gouvernementales de l’époque, voulant placer cette compagnie en pôle position sur le Continent, n’acquéraient que des avions neufs. Nous nous souviendrons du célèbre DC 10 acheté durant la période des vaches grasses de cette société. Ce léopard volant, comme l’avaient surnommé les ex Zaïrois, était piloté par un ressortissant rd congolais du nom d’Ilunga. C’était vraiment une grande fierté pour notre pays. Mais hélas !
Au lieu de continuer à pleurnicher et à nous contenter des solutions décoratives, il faut nous attaquer au fond du problème. Dans le cas d’espèce, le gouvernement a l’obligation soit de faire renaître de ses cendres Air Zaïre/Air Congo soit de redynamiser Congo Airways en le dotant d’une flotte digne d’un grand pays comme la RDC.
Concernant la première piste, nous savons qu’il y a des problèmes sérieux à régler dans cette compagnie en liquidation. Il s’agit principalement des nombreux arriérés de salaires ou des décomptes finals des agents qu’il faut liquider. Ce qui est compliqué. Cependant, l’avantage est que cette société possède un important patrimoine immobilier qui va dispenser ses futurs dirigeants de dépenses liées à l’acquisition des immeubles pour les bureaux et autres nécessités. Les frais de loyer ne constitueront donc pas un motif de préoccupations pour Air Zaïre new look /Air Congo.
Pour la redynamisation de Congo Airways, il sied de fonder des bases solides pour son meilleur fonctionnement, car il nous semble que sa création n’a pas suivi des règles légales requises. Les conséquences sont vite arrivées. C’est l’impasse qu’elle connaît maintenant avec des effets collatéraux sur le plan socioéconomique. Cette crise vient davantage exacerber une situation qui était déjà morose, au grand dam d’une population qui ne sait plus à quel saint se vouer.
MUKE MUKE, Forum des as