Sept ans de purgatoire qui sonne comme autant d’années d’enfer pour Jean-Marc Kabund ! Bien évidemment, le maxime latin «dura lex sed lex » (la loi est dure mais c’est la loi ) est généralement invoqué et évoqué pour faire passer la pilule. Bien entendu, la sacro-sainte séparation des pouvoirs chère à Montesquieu est habituellement brandie par l’Exécutif pour «dépolitiser » le verdict. Du reste, il n’est pas de bon ton de commenter les décisions de justice. Les cours et tribunaux étant réputés indépendants.
Seulement voilà, à moins de faire comme Monsieur Jourdain qui excellait dans la prose sans le savoir, qui peut soutenir que l’affaire Kabund n’a pas de résonnance politique ? Comment résister à la tentative de lire le procès de l’ancien mandarin du pouvoir Fatshi avec des lunettes… politiques dès lors que l’affaire Kabund a tout d’un classique de la révolution qui bouffe ses propres enfants ?
Comment ne pas voir dans l’heur et le malheur du «maître-nageur » le remake de l’expression balzacienne «grandeur et décadence « , un sort généralement réservé à tous ceux qui cherchent à défier le Prince après l’avoir servi ? Ou à tous ceux qui veulent devenir khalife à la place du khalife ?
Un coup d’œil dans le rétroviseur des régimes Mobutu et Kabila suffit pour se remémorer des procès très judiciaires mais qui sentaient la politique à mille lieues. Rien de nouveau sous le soleil …
Comment ne pas enfin faire un parallèle entre la clémence du verdict et la fermeté du jugement pour au fond les mêmes types d’accusation selon qu’il s’agit des partisans du Pouvoir ou des opposants -de longue ou de fraiche date- ?
Inutile de préciser qu’en l’occurrence Jean-Marc Kabund a quitté le bon côté de l’histoire. Ceci expliquerait-il cela ? Circonstance aggravante ? Pour le coup, poser la question, ce n’est pas y répondre.
José NAWEJ, Forum des as