Visiblement déterminée à sanctionner de façon exemplaire les auteurs de la répression sanglante des manifestants non armés à Goma, la Cour militaire siégeant en matière répressive au premier et au degré d’appel, a ouvert ce mardi 5 septembre, l’audience publique en présence de la Commission interministérielle.
Six (6) militaires dont deux colonels comparaissent. Il s’agit du Colonel Kalamba Mikombe Mike, Lieutenant-colonel Dem Bawili Mbolitini Donatien, Kabamba Kabula Idriss, Mwati Musembua, Mbaya Mbaya Fabrice et Amita Bangala Daniel, tous poursuivis pour « crime contre l’humanité par meurtre, destruction méchante, incitation des militaires à commettre les actes contraires au devoir ou à la discipline ».
Au cours de ces premières audiences, le ministère public a indiqué que les six (6) militaires se sont concertés pour commettre leur forfait, mais aussi que leurs agissements ont été mis en œuvre de leur initiative. Il ne s’agissait pas d’une action étatique. Ils ont agi de manière « isolée et non dans le cadre de leurs missions régaliennes ».
Pourtant, dans une déclaration faite quelques heures après la répression meurtrière des adeptes de la secte « Wazalendo » qui a fait selon le dernier bilan officiel, 43 morts et une cinquantaine de blessés, Constant Ndima affirmait fièrement que « les Forces de Défense et de Sécurité ont pris toutes les précautions et ont stoppé professionnellement les aventures de ces fauteurs des troubles jouant le jeu de l’agresseur M23/RDF».
Dans la même logique, le gouvernement qui défendait l’action des militaires avait accusé les manifestants « non armés » d’avoir mené des actions qui ont porté atteinte à l’ordre public et causé la mort par lapidation d’un élément de la police entraînant ainsi une intervention des forces de l’ordre pour restaurer la quiétude et la sérénité dans la ville ».
Ce lundi 4 septembre, le gouvernement central par le biais de la Commission interministérielle a annoncé le rappel à Kinshasa du gouverneur militaire et commandant des opérations militaires dans la province du Nord-Kivu, le général Constant Ndima ainsi que deux des officiers supérieurs de la Police nationale congolaise à Goma.
POLITICO.CD