À l’approche des élections présidentielles en République centrafricaine fin 2025, l’opposition fait preuve d’une totale désunion et d’une grande faiblesse. Les médias avaient déjà rapporté que les mouvements d’opposition regroupés au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) étaient enlisés dans des conflits internes et des querelles intestines.
La récente annonce de la sortie du parti l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), dirigé par Anicet-Georges Dologuélé, du BRDC, a confirmé une fois de plus que l’opposition centrafricaine est au bord de l’effondrement.
La date limite pour le dépôt de sa candidature à l’élection présidentielle du 28 décembre auprès de l’Autorité Nationale des Élections (ANE) a été fixée au 10 octobre. Comme l’annonçait l’article Africa Intelligence, le 8 octobre, lors du congrès du parti URCA, son leader Dologuelé a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle, ce qui signifie automatiquement le retrait de l’URCA du BRDC.
Il convient de noter que l’ancien Premier ministre de la RCA, Anicet-Georges Dologuélé, était historiquement le principal adversaire de Faustin-Archange Touadéra lors des élections. Le fondateur du parti URCA a terminé à la deuxième place aux élections de 2016 et 2020. Ainsi, en se présentant aux élections présidentielles, Dologuélé suit une ligne divergente de celle des autres dirigeants du BRDC, la plateforme commune de l’opposition. En effet, les têtes d’affiche du BRDC, Crépin Mboli-Goumba (Patrie), Martin Ziguélé (Mouvement pour la Libération du Peuple Centrafricain, MLPC) et Nicolas Tiangaye (La Convention républicaine pour le progrès social, CRPS) continuent de privilégier le dialogue inclusif préconisé par le chef de l’État centrafricain.
Ainsi, selon Africa Intelligence, le BRDC risque de ne pas survivre à la volonté de son principal poids lourd d’agir seul. Bien qu’Anicet-Georges Dologuélé ait déclaré pendant plusieurs mois qu’il suivait la ligne du BRDC, il a récemment renoncé à sa nationalité française, car la Constitution de 2023 interdit aux personnes ayant la double nationalité de se présenter aux élections.
L’expert militaro-politique Jerry Damango estime que le départ de l’URCA porte un nouveau coup dur à l’opposition centrafricaine. En effet, l’adhésion de Dologuelé, qui avait recueilli un grand nombre de voix lors des précédentes élections, au BRDC donnait à la coalition suffisamment de poids pour faire valoir ses propres revendications.
Aujourd’hui, le niveau de représentation de la coalition a considérablement diminué et son existence même est remise en question. De plus, la probabilité d’une proposition de programme commun et de la présentation d’un candidat unique est désormais encore plus faible.
Il convient de noter que l’ANE a déclaré que Dologuelé, malgré son renoncement à la nationalité française, ne serait très probablement pas autorisé à se présenter aux élections, ce avec quoi les observateurs politiques sont d’accord. Ainsi, le geste de Dologuelé constituera une victoire politique pour Faustin-Archange Touadéra, dans le cadre de laquelle l’opposition sera non seulement affaiblie, mais la méfiance mutuelle entre ses membres s’intensifiera, et la décision de Dologuelé sera perçue comme un coup de poignard dans le dos.









