Katumbi : «Le fait de parler le swahili est devenu un crime » !

Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, Moïse Katumbi, président du parti Ensemble, exprime sa préoccupation face à la montée des discours politiques xénophobes en République démocratique du Congo (RDC).

Selon lui, ces discours représentent un réel danger pour le pays, surtout lorsqu’ils sont propagés par les plus hautes instances de l’État. Il affirme que le simple fait de parler le swahili est devenu un crime dans certaines circonstances.

« Les discours actuels sont un danger pour le pays, surtout s’ils sont véhiculés par le sommet de l’État. Le fait de parler le swahili est devenu un crime. », a-t-il dit

Moïse Katumbi, qui a été la cible principale des partisans du camp présidentiel tout au long de la campagne électorale, s’insurge contre les attaques portant sur sa nationalité. Il rappelle qu’il a été accusé d’être étranger en raison de l’origine de son père, qui est blanc.

Cependant, il souligne que le père de Jean-Pierre Bemba, lui-même métis, n’a jamais été confronté à de telles accusations. Moïse Katumbi refuse de renier ses origines et affirme qu’il n’a pas à prouver sa nationalité congolaise, car sa mère vient d’une famille royale katangaise.

« Je ne vais pas renier mes origines » et d’ajouter : « Quand j’étais avec la majorité présidentielle, il n’y avait pas de problème avec ma nationalité. On m’a traité d’étranger car mon père est blanc. Mais le père de Jean-Pierre Bemba était lui-même métis. Je ne vais pas renier mon père, mes origines à cause de la politique. Je n’ai pas à prouver ma nationalité congolaise. Ma mère est d’une famille royale katangaise », s’insurge Moïse Katumbi.

Parmi les accusations portées contre Moïse Katumbi, certaines l’ont accusé de détenir un passeport zambien. Jean-Pierre Bemba, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, avait lancé un message fort envers Katumbi lors d’un meeting à Kinshasa, l’appelant à dire clairement au peuple congolais s’il est zambien ou congolais. Selon Bemba, on ne peut pas servir deux maîtres au sommet de l’État et il insinue que Katumbi finira par trahir l’un au profit de l’autre.

Yves Nsiala