Comme annoncé, le Ministre congolais chargé des affaires étrangères, Christophe Lutundula a, au cours de son intervention au Conseil de sécurité des Nations unies, exiger l’accélération du retrait de la Monusco.
Contrairement au refus des USA au retrait des forces onusiennes, Lutundula affirme que le départ accéléré de la MONUSCO n’est en pas soit une panacée à l’insécurité ainsi qu’aux violences récurrentes à l’Est de la RDC.
Ci-dessous l’extrait de son intervention !
1. Ce serait manquer de sagacité et contraire à la vérité que de considérer le retrait de la MONUSCO comme une fin en soi et une panacée à l’insécurité ainsi qu’aux violences récurrentes à l’Est de la RDC et dans la Région des Grands Lacs.
2. Ce retrait participe plutôt à la facilitation et aux efforts de déblocage d’un processus de paix très laborieux et fort complexe délibérément bloqué par le Rwanda et ses supplétifs du M23 qui continuent ainsi à défier le Peuple congolais et à narguer la Communauté des Nations.
3. Ce pays voisin et ce groupe armé terroriste ont transformé le Nord-Kivu en une poudrière qui n’attend qu’une étincelle pour embraser de nouveau cette province martyr depuis deux décennies et demie.
C’est pourquoi, la République Démocratique du Congo appelle le Conseil à sortir de sa torpeur pour assumer ses responsabilités statutaires.
« En effet, pour paraphraser notre Président de la République dans son adresse à la 78ième session de l’Assemblée Générale de l’O.N.U, le 20 septembre en cours, il est inadmissible et injuste notamment que plusieurs rapports des groupes d’experts mandatés par l’O.N.U elle-même pour enquêter sur la situation sécuritaire en RDC, dûment déposés au Conseil moisissent dans ses tiroirs depuis plusieurs années sans être examinés ; que des personnes citées dans ces rapports comme responsables et récidivistes des crimes graves contre l’humanité, des crimes de guerre et des violations massives des droits de l’Homme au Congo restent impunies dans le silence total du Conseil, comme si il les encourageait à poursuivre leurs actes criminels », a-t-il expliqué.
4. C’est pourquoi, le Gouvernement de la RDC a déposé, le 19 septembre courant, à la présidence du Comité des sanctions de l’O.N.U assurée par la République du Gabon les noms des personnes et entités citées dans les rapports susmentionnés pour leur inscription sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité.
5. Notre pays espère que cette fois-ci, le Conseil daignera s’y pencher et suivra les bons exemples du Gouvernement des États-Unis d’Amérique qui a sanctionné le Rwanda pour son soutien aux terroristes du M23 et de la France qui vient de sanctionner deux dirigeants du même groupe et des criminels des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda.
6. Vous avez la lourde responsabilité de faire triompher ces valeurs et de garantir la paix dans le monde. Vous avez les capacités juridiques, politiques et matérielles de contraindre toutes les parties récalcitrantes à mettre intégralement en œuvre intégrale la feuille de route issue des processus de Nairobi et de Luanda et d’arrêter, par conséquent, l’enlisement dangereux en cours dans la crise sécuritaire à l’Est de la RDC.
7. Agissez, agissez avant qu’il ne soit trop tard. Il est temps de dire le droit en sanctionnant l’agression avérée de la RDC par le Rwanda et les crimes du M23 sur le territoire congolais. Il est grand temps de hausser le ton en sommant sans équivoque aussi bien le M23 à déposer les armes, à aller en cantonnement dans les sites prévus à cet effet et à s’intégrer dans le P-DDRCS, que le Rwanda à retirer sans condition ses troupes du Congo et à cesser son soutien au M23.
« Pour sa part, la RDC n’a pas failli à ses engagements. Nous nous ne cesserons jamais de nous battre pour protéger l’intégrité territoriale et l’indépendance de notre pays et assurer le bien-être de sa population. C’est pourquoi, dans le plus bref délais, nos compatriotes forcés au déplacement intérieur par la guerre nous imposée par le Rwanda et le M23, rentreront à leurs domiciles pour y exercer leur droit légitime d’élire leurs dirigeants à tous les niveaux et ne peuvent plus continuer à vivre comme du bétail dans les camps de fortune des déplacés », a-t-il déclaré.
Signalons que le Conseil de sécurité a procédé ce matin à son examen trimestriel de la situation en RD Congo sur la base du dernier rapport en date du Secrétaire général.
Les questions de sécurité ont encore dominé la séance du jour, mais les intervenants se sont aussi exprimés sur le devenir de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) après la publication, le 2 août, du rapport sur les possibilités d’adapter la configuration de la Mission et la configuration future de la présence onusienne, que le Conseil avait demandé dans sa résolution 2666 (2022).
La France a annoncé le dépôt d’un projet de déclaration présidentielle afin de préparer les prochaines échéances.
Nous y reviendrons dans la matinée !
BRÈVE.CD