« Accordez-moi vos suffrages, je sais où le pays a péché. Depuis 1960, nous avons mis à la tête du pays des présidents sans expérience, qui n’ont pas été préparés à la tâche… », dixit le leader d’Envol.
Candidat président de la République, Delly Sesanga a repris son bâton de pèlerin pour « vendre » auprès de ses compatriotes de l’Ouest, son projet de société dénommé « Projet de la Refondation du Congo » après l’avoir fait avec ceux de l’Est en janvier dernier. Le leader d’Envol est allé à la rencontre des populations de Nioki et à Bandundu-ville, respectivement dans les provinces du Mai-Ndombe et du Kwilu, du 6 au 7 juillet courant.
Aux populations venues en masse l’écouter, le candidat président de la République leur a expliqué ce que leurs provinces peuvent gagner avec Envol dans la Refondation du Congo, ce qu’elles peuvent espérer demain si elles lui accordent leurs suffrages pour présider aux destinées de la RD Congo.
« Nous avons proposé un projet et je me suis dit je veux aller à l’élection présidentielle comme candidat président de la République, pas parce que je considère que je suis un homme providentiel, non. Non plus parce que je suis magicien, non. Je veux aller à l’élection présidentielle parce que j’aime le Congo, j’aime ce peuple, mais par-dessus tout je connais le pays, je connais son histoire, sa géographie, je connais notre diversité et je sais où nous avons péché« , déclare Delly Sesanga devant l’assistance.
Il explique à ses compatriotes, que « depuis 1960, nous avons mis à la tête du pays des gens qui sont venus, se sont débrouillés, qui ont bricolé, mais généralement qui n’étaient pas préparés à la tâche, donc qui n’avaient pas l’expérience que requiert ce top job du pays. »
Les dirigeants, plutôt que le peuple d’abord.
Après les échecs successifs dans la gestion du pays avec Mobutu, Kabila secondé par des Lumumbistes, dit-il, les Congolais avaient un dernier mythe, l’UDPS.
« L’UDPS a passé tout son temps à vilipender tout le monde, à dire que quand il va accéder au pouvoir, le robinet qu’il ouvrira couleront le lait et le miel. Le pays va être reconstruit, le droit de l’homme aura droit de cité, il va fermer tous les cachots de l’ANR, il y aura la paix, l’Etat de droit, ce sera le Peuple d’abord. Mais plutôt que Le Peuple d’abord, on a vu les dirigeants et leurs centres d’abord. Et le peuple a été oublié«, analyse Delly Sesanga.
Pour le leader d’Envol, « nous allons aux élections pour tirer le pays du gouffre« . Son projet de société, dont les grandes lignes des cinq axes principaux ont été expliqués aux populations de Mai-Ndombe et du Kwilu, en bandoulière, il répète à l’envi: « Je suis un amoureux du Congo, je crois fermement en ce pays, j’ai toujours l’âme fendue de voir que très peu de Congolais ne croient pas dans leur pays ».
« J’avais le coeur brisé en attendant le président de la république dire qu’il n’y a plus rien de bon dans ce pays »
« Le jour où j’ai entendu le président de la République, celui-là même qui est sensé être le garant de cette nation, dire, qu’il n’y a plus rien de bon dans ce pays alors que nous les voyons s’enrichir les uns les autres chaque jour sur le dos de la pauvre population, ce jour-là moi qui crois dans ce pays, j’avais le cœur brisé… », a-t-il confié.
Le projet de la Refondation du Congo, soutient Delly Sesanga, « vise justement à arrêter ce désespoir, à réinviter la population à voir ce qui n’a pas marché, nous regardant dans les yeux en faisant ce qui est nécessaire pour que ce pays marche.«
Pour Sesanga, ce projet répond à des interrogations que des Congolais se posent à savoir : « Nous n’avons plus d’Etat qui fonctionne, plus d’administration qui tienne, plus de justice, les populations souffrent. Bref, c’est la souffrance en continu. Et pourtant nous avons un pays qui est merveilleux. Les gens nous en parlent. Nous avons tout ce qu’il faut pour avoir une vie heureuse. Nous avons l’eau, les terres, les minerais. Mais au-dessus de tout, nous avons des femmes et des hommes qui ont des cerveaux et des bras capables de relever ce pays. La seule chose qui nous manque, à mon sens, c’est d’avoir de bons dirigeants. Nous n’avons pas de bons dirigeants. Et un peuple qui n’a pas de dirigeants est un peuple perdu, parce qu’en réalité, ce sont les dirigeants qui montrent la voie. Mais les dirigeants dans notre pays ont failli à cette mission. Nous avons failli à cette mission parce que depuis 1960, nous n’avons pas réalisé que, même si nous avions des raisons de combattre la colonisation, le Congo est un pays qui a été construit par le travail, dans l’ordre, dans une certaine discipline. La seule chose, c’est que ce pays était exploité pour les intérêts des autres et non pas l’intérêt des Congolais. L’équation que nous avions, ce n’était pas de casser le pays, mais c’était de faire de sorte que désormais le pays fonctionne pour l’intérêt des Congolais. Et ça nous n’arrivons pas à le faire. Nous avons cassé nos forêts, vendu nos terres, ça veut dire que nous n’avons aucune mesure de là où il faut arrêter… »
faire en sorte que les rivieres mimi et lukeni soient navigables
Pour l’aménagement du Mai-Ndombe, par exemple, Envol dans le Projet de la Refondation du Congo propose deux axes prioritaires notamment pour les voies navigables et terrestres. Pour les ports de Mushi, de Nioki, de Kutu, de Bokoro et de Toro qui sont arrosés par les rivières Mfimi et Lukeni, il faudrait faire de sorte qu’ils soient navigables, aménagés pour éviter des accidents et permettre un grand tonnage. Sur ce volet précis, Envol dit discuter avec des partenaires pour voir comment relancer le chantier naval. « Parce que le Congo ne peut pas être un pays du fleuve, du bassin du Congo, sans une industrie de chantier naval pour mieux équiper nos embarcations« .
S’agissant des routes, les axes prioritaires retenus par le Projet de Refondation du Congo sont les suivants : Idiofa-Katembo, 105 kilomètres, Bandundu-Poko, RN 9 et 17 (petit Kasaï jusqu’à Tshikapa), et toujours sur la RN9, Bulungu jusque Ngekom.
« Il ne faut pas stigmatiser les communautés les unes contre les autres »
Delly Sesanga a recadré un habitant de Nioki qui lui a demandé si une fois au pouvoir ce ne sera pas le Kasaï d’abord comme on le voit.
La réponse de Delly Sesanga ne s’est pas fait attendre: « Il ne faut pas qu’on soit à stigmatiser les communautés les unes contre les autres. Le Kasaï souffre comme toutes les autres provinces du pays, il n’y a pas de progrès ».
Sesanga a dit à haute et intelligible voix ceci : « Moi je crois au Congo, le Congo est une richesse, une valeur. Déjà aujourd’hui, tel que je vis, je ne fonctionne pas en mode Kasaï d’abord. Je suis en train de visiter tout le Congo. Je parle du Congo, je connais le Congo. Il y a des gens, nombreux, qui sont venus de la diaspora et qui sont au pouvoir. Ils ne connaissent pas le Congo et sont reclus sur le schéma Kasaï. Ce n’est pas mon schéma. Moi c’est le grand Congo, 2. 345 409 Km2. Et le grand Congo pour moi c’est l’ensemble des 26 provinces. Ce sont les 450 groupes éthniques« , s’est exprimé Delly Sesanga.
Le leader d’Envol veut asseoir la légitimité de sa candidature à la présidentielle sur son rapport avec les Congolais. Sesanga ce n’est pas le Congo que l’on dessine sur la carte, lui, c’est le Congo réel, celui que l’on rencontre, le Congo dont il discute avec les habitants lors des tournées. D’où le candidat président met un point d’honneur à visiter les 26 provinces, discuter avec leurs habitants, les connaître, puis solliciter leurs suffrages lors de la présidentielle du 20 décembre prochain.
Article tiré sur Forum des as, titre brève.cd