En République Démocratique du Congo, le pouvoir et l’opposition polémiquent sur le calendrier de retrait des casques bleus.
Le président Tshisekedi demande à la Monusco d’accélérer son départ, alors que l’opposant Moïse Katumbi accuse les autorités de vouloir se débarrasser d’un témoin gênant avant les élections du 20 décembre.
Dans une interview accordée à RFI depuis Kinshasa, le Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, vient d’annoncer que le pouvoir compte sur les casques bleus pour sécuriser les élections de décembre.
« Le retrait est progressif et dans le travail à faire, il y a l’accompagnement électorale, la monusco a un travail, c’est l’accompagnement du processus électoral », a-t-il déclaré.
Signalons que ce débat s’invite à quelques mois de la tenue de l’Assemblée générale des Nations unies. Le gouvernement de la RDC a encore récemment demandait au Conseil de sécurité d’accélérer le retrait de la Monusco. Dans cette correspondance, le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères a rappelé que ce retrait a été annoncé depuis 2018.
Par sa résolution du 27 mars 2018, le Conseil de sécurité avait fixé le début du retrait de la Monusco à l’horizon 2024. La RDC souhaite que le début du retrait des troupes de la mission de l’ONU dans le pays ait lieu à la fin de l’année en cours.
Dans sa correspondance, le chef de la diplomatie congolaise relève la gravité de la crise sécuritaire dans l’est du pays et évoque alors dix-huit raisons qui font que la Monusco a perdu sa crédibilité et même la confiance des Congolais. Elle s’est disqualifiée, écrit Christophe Lutundula, pour qui aux yeux de la population congolaise, la Monusco est devenue un problème à résoudre et non une solution à la crise.
Yves Nsiala