La première audience du procès du député national et candidat déclaré à la présidentielle, Jean-Marc Kabund, s’est déroulée ce lundi à la Cour de cassation.
Douze chefs d’accusation pèsent sur lui, notamment l’outrage envers le Parlement, le Gouvernement et la République, l’offense envers le chef de l’État, ainsi que la propagation de fausses rumeurs. Ces infractions auraient été commises par le biais d’une déclaration faite par l’ancien premier vice-président de l’Assemblée Nationale lors d’une conférence de presse tenue le 18 juillet 2022.
Au cours de l’audience de ce lundi, il a notamment expliqué l’une des phrases fortes qu’il avait prononcées lors de cette conférence de presse. Il avait déclaré que Félix Tshisekedi devrait être considéré « comme un danger au sommet de l’État » et avait appelé à la venue d’un nouvel ordre politique incarné par son parti politique « Alliance pour le changement ».
Devant les juges et le ministère public, il a expliqué le sens de ses propos :
« J’ai demandé au peuple de tout mettre en œuvre pour que Monsieur Tshisekedi soit écarté lors des prochaines élections car je considère que le pays court un grand danger sous sa direction. Ce danger, c’est la misère du peuple. C’est également l’insécurité persistante dans l’Est du pays, le banditisme urbain et les enlèvements. Le danger réside dans l’absence d’un projet social cohérent, et l’absence d’un programme clair au sommet de l’État. Tout semble être décidé par essai-erreur ».
Selon lui, ses propos doivent être considérés comme ceux d’un candidat et non comme ceux d’un citoyen lambda.
« Je me suis exprimé en tant que candidat à la présidence de la République, en tant que président d’un parti politique de l’opposition et en tant que député national. Ce que j’ai dit à l’encontre de Monsieur Tshisekedi, Étienne Tshisekedi l’avait dit auparavant à l’encontre de Mobutu et de Kabila. Tshisekedi a même qualifié Mobutu de fou, mais il n’a pas été arrêté pour cela ».
Au cours de la même audience, il a accusé le pouvoir de Félix Tshisekedi d’agir plus brutalement que les régimes précédents.
« Mon épouse a été arrêtée et condamnée pour des actes que j’ai commis. Vous pouvez voir l’ampleur que cette affaire prend. Maman Marthe n’avait jamais été arrêtée par Mobutu, et l’actuelle première dame n’a jamais été arrêtée par Kabila. Kabila n’avait jamais arrêté ma femme ».
Jean-Marc Kabund a été ramené à la prison centrale de Makala à la fin de la séance. La prochaine audience est prévue le lundi 14 août 2023. Elle visera à conclure l’instruction en profondeur et à ouvrir la voie aux plaidoiries du ministère public. Celui-ci développera et soutiendra les chefs d’accusation.
Selon ses avocats et son parti politique, l’Alliance pour le changement (A.ch), cet ancien proche collaborateur de Félix Tshisekedi est un “otage” du pouvoir. Pour le contexte, sur la liste de 910 partis retenus par le ministère de l’intérieur et transmise à la CENI pour les prochaines élections, la formation politique de Kabund a été exclue et ne pourra donc pas concourir aux prochaines élections.
Article tiré sur ACTUALITÉ.CD, titre BREVE.CD