Inscrite à l’agenda des travaux de cette session en cours, la très controversée proposition de modification de la loi sur la nationalité, inquiète un bon nombre d’acteurs sur le plan national qu’international.
C’est le cas des ambassadeurs européens qui s’inscrivent contre la dite proposition de loi, qui selon eux, risquent de générer des conflits.
Ce vendredi, l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner a conduit, auprès de Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, une forte délégation de diplomates européens dont ceux de France, Belgique, Grande- Bretagne, Allemagne, etc.
D’après des sources, l’objectif de cette visite est de : « faire pression sur le speaker de la Chambre basse du Parlement pour que soit retirée du calendrier de la session de mars 2023, l’examen et le vote de la loi sur la congolité, mieux connue sous l’appellation loi Tshiani ».
Ce qui n’a pas été du goût du Christophe Mboso qui a opposé un refus catégorique à la demande des diplomates européens.
« Si vous êtes à la solde de Katumbi, demandez-lui de venir parler lui-même. Pourquoi il a trop peur de cette loi ? », s’est interrogé par ailleurs Christophe Mboso.
Pour le speaker de l’assemblée nationale, l’’action des diplomates européens est inexplicable pour un pays souverain et indépendant. Ceci relève quand-même de la souveraineté d’un État, le fait d’engager un débat sur une initiative de loi.
À en croire ces sources, les deux parties ne se sont pas accordées. Les diplomates européens, habitués des joutes oratoires, sont repartis de l’hémicycle sans faire une déclaration.
La loi sur la « congolité » inquiète une partie de la société civile, certains députés, mais également la cheffe de la Mission des nations unies en RDC (Monusco), Bintou Keïta, qui a récemment mis en garde devant le Conseil de sécurité de l’ONU des « conséquences potentiellement dangereuses » d’un débat sur la nationalité.
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Notons que ce projet de loi veut interdire l’accession à la magistrature suprême et à d’autres fonctions régaliennes à toute personne née d’un parent non congolais. Le texte initié par Noël Tshiani, candidat à la présidentielle de 2018, a été déposé au bureau de l’Assemblée nationale le 8 juillet par le député Nsingi Pululu.
Yves Nsiala