Dans une lettre adressée au Bureau permanent de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), intitulée «Ne bradez pas le catholicisme contre les combines politiques !», le professeur Abbé Kabasele Lumbala François, de Mbuji-Mayi dénonce «des interventions impromptues du cardinal Ambongo et de Mgr Nshole dans le domaine politique».
Pour lui, en raison de ces interventions, « la religion catholique est de plus en plus décriée, et les fidèles catholiques deviennent la risée de différentes confessions religieuses en RDC» (…)
Il leur reconnait cependant le droit, reconnu du reste à tout pasteur, d’intervenir «pour donner leur contribution aux efforts de redressement et de la construction de la cité terrestre».
Mais, fustige l’auteur de la lettre, «cela ne veut nullement dire que c’est à la hiérarchie de l’Eglise de gérer l’administration du temporel».
Par conséquent, il ne tolère pas. «que le bureau permanent de la Cenco devienne une structure de contrôle du fonctionnement des institutions de la République, qu’il se mette à donner des leçons au Parlement de notre République comme si c’était un groupuscule d’ignares, qu’il se charge de juger les magistrats et de déterminer la marche de la Ceni».
Alors qu’allègue-t-il selon la doctrine sociale de l’Eglise catholique, le secteur de la «mission séculière» pour la gestion du temporel en conformité aux valeurs évangéliques, incombe aux laïcs chrétiens ».
Par ailleurs, le religieux de Mbuji-Mayi dénonce ce qu’il appelle «des relents de tribalisme dans les propos du secrétaire général de la Cenco, quand il répand des rumeurs tribalistes discréditant les institutions de la République ! » Et de redouter «le spectre de l’épuration ethnique de 1990 (qui) s’agite à nouveau» tout en rappelant les tristes événements «des pillages ; de certaines parcelles et des massacres de quelques ressortissants de la tribu stigmatisée (qui) ont eu lieu à Kinshasa» à l’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi en 2018.
L’abbé Kabasele Lumbala François attribue ces désordres aux allégations alimentées entre autres par la fameuse « vérité des urnes » et clamées en chaire et réitérées, de Mgr Nshole et du cardinal Ambongo.
«Un pasteur chrétien, conclut-il, ne sème jamais la haine, mais la paix et la communion ; ses propos ne doivent pas faire le lit d’un éventuel « leader courageux » qui profiterait du chaos créé au pays en vue de prendre le pouvoir par les armes et de tirer son épingle du jeu politique».
Le signataire de la lettre, se disant «prêtre, théologien et historien des religions», déclaré qu’il ne fera «jamais la propagande d’un politicien ni d’un parti politique» et restera «au milieu du village», prêt à voter pour ceux qu’il croit «pouvoir faire progresser le bien- être des Congolais».
Article tiré sur Forum des as