La peine de mort a été requise contre un major des Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) par la cour militaire de l’Ituri, concernant l’attaque de Kilo, cité minière située à 60 Km de Bunia, a appris mardi l’ACP de source militaire.
D’après cette source, cet officier FARDC est accusé d’avoir « facilité » une attaque de la CODECO.
« Il est établi, en fait comme en droit, la prévention mise à charge du prévenu major Limbaya Monga. En conséquence, de le condamner sans admission de circonstances atténuantes, à la peine de mort pour non accomplissement d’une mission relative aux opérations militaires », a soutenu le ministère public représenté par le colonel magistrat Jean-Baptiste Kumbu, devant la cour militaire de l’Ituri siégeant en chambre foraine.
« Le prévenu Limbaya Monga avait reçu des instructions pour empêcher une quelconque attaque des combattants CODECO à Kilo État. Il avait reçu la mission de la hiérarchie des FARDC d’y sécuriser la population et ses biens mais, hélas, il avait refusé de défendre la localité de Kilo État, en date du 14 avril 2023 », a poursuivi le colonel magistrat.
D’après l’organe accusateur, le prévenu major Limbaya Monga n’a pas pris les dispositions nécessaires, notamment « organiser la patrouille de combat ».
Par conséquent, il y a eu « une intervention « tardive » des éléments FARDC du 1301 régiment à Kilo État, après que les assaillants de CODECO avaient déjà tué et brûlé les maisons ».
Par contre, la défense a allégué que son client aurait bel et bien pris les dispositions nécessaires pour protéger la population de Kilo État et ses biens, d’autant plus qu’il aurait mis tous les éléments en alerte, bien que l’information sur une éventuelle attaque aurait été imprécise.
Pour la défense, son client aurait également protégé la population de la localité sous examen, raison pour laquelle « près de 300 personnes qui avaient réussi à fuir vers le quartier général du 1301 régiment des FARDC à Kilo État avaient toutes eu la vie sauve ».
Après le réquisitoire du ministère public, la plaidoirie de la défense, la réplique et contre-réplique entre les deux parties au procès, la cour militaire a pris la cause en délibéré, avant de se prononcer suivant le délai fixé par la loi.
Lors des attaques menées par des assaillants de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) dans les localités d’Itendeyi et Kilo État, localités du territoire de Djugu, le 13 et 14 avril 2023, trente-deux(32) personnes avaient été tuées et plusieurs maisons incendiées par ces miliciens.
La milice CODECO, groupe armé d’autodéfense Lendu, en Ituri, opère principalement dans le territoire de Djugu, une entité où des antagonismes communautaires (Lendu-Hema) sont très prononcés.
Ce groupe armé et tant d’autres (Zaïre, FRPIC… et la milice ougandaise ADF) opèrent, particulièrement, autour des sites d’exploitation de l’or.
Yves Nsiala et ACP