Alors qu’il séjourne au Bénin, le président Rwandais est revenu sur l’historique et la résurgence des conflits qui opposent son pays à la République démocratique du Congo depuis 2012, déclenchés par les exactions de troupes rebelles, dont le M23.
C’était au cours de la conférence de presse organisée samedi au Palais présidentiel de la Marina. Il s’est étendu sur la question relative au M23.
« Le problème du Congo, le problème de la région ou encore le problème du Rwanda n’est pas le M23. Le M23 est la résultante des plusieurs autres problèmes qui n’ont pas été résolus depuis des décennies. Le problème du M23 existait même avant que Tshisekedi ne devienne président. Cela remonte même à 2012 », d’après lui.
Pour Kagame, les frontières tracées durant la période coloniale ont affecté et divisé les pays voisins. Conséquence, une partie du Rwanda a été donnée au Congo.
« En ce qui concerne le M23 et toutes les personnes liées au M23, les congolais qui ont bénéficié de l’héritage rwandais, les frontières qui ont été construites durant la période coloniale ont affecté et divisé nos peuples. Une partie du Rwanda qui a été donnée au Congo, le sud à l’Ouganda, etc. Nous avons une coopération qui existe déjà dans ces zones. Il y a déjà des liens qui existent entre les peuples. C’est évident. Vous pouvez remonter dans l’histoire ».
Selon lui, les approches précédentes n’ont pas été efficaces.
« Ce problème va au-delà de ma personne, au-delà de la personne du président Tshisekedi. Toutes ces personnes qui étaient présentes en cette période ne sont plus là. En 2012, nous n’avons pas bien géré la question et aujourd’hui, 11 ans après, le problème existe toujours. Tous les pays africains ont été impliqués dans la résolution de cette question mais personne n’a pu réussir quoi que ce soit ».
Le président Rwandais loue les efforts fournis par le processus de Nairobi et de Luanda pour résoudre les conflits. Cependant, il accuse notamment les autorités congolaises de bloquer.
« Il faut trouver la solution à cette crise. Aujourd’hui, nous avons le processus de Nairobi et celui de Luanda qui ont mis tout en œuvre pour résoudre cette question, mais je pense qu’ils sont en train de chercher une solution. Les démarches entreprises ont essayé, mais apparemment la RDC ne veut pas que la question soit résolue. C’est quand même ironique ».
Entre-temps, Kagame reste pessimiste, et n’avance aucune proposition concrètes. Pour lui, les processus actuels piétinent.
« Aujourd’hui, nous ne pouvons continuer à nous plaindre du problème éternellement alors que nous connaissons là où il y a le nœud. C’est comme si nous même nous ne souhaitons pas trouver la solution. On tourne autour du pot, malheureusement ».
Notons que les deux pays continuent de s’accuser mutuellement sur les activismes des rebelles dans la partie Est.
La Rédaction